mercredi 17 août 2011

Château

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carte archéologique du château
gravure Claude Chastillon
A l’extrémité de l’ancien isthme du Sillon, le château de Saint-Malo s’appuie contre un reste de l’enceinte primitive de la ville. Il a été édifié par les ducs de Bretagne en vue d’affirmer leur autorité face à la cité malouine rebelle en contrôlant cet unique accès depuis la terre.

Le duc Jean V ordonna la construction du Donjon en 1424. François II ajouta la Tour La Générale à son angle sud-ouest. La fille de ce dernier, la célèbre Anne de Bretagne, compléta l’ouvrage avec la Tour Quic-en-Groigne située à l’angle nord-ouest. Celle-ci doit sa dénomination à la fameuse inscription : « Quic en groigne, ainsi sera c’est mon plaisir » que la Révolution fit effacer.

Deux autres tours, la tour des Dames au nord-est, la tour des Moulins au sud-est ainsi que le bastion dénommé La Galère complètent ce dispositif défensif au niveau du Sillon. Jusque dans le dernier quart du 19e siècle, le château fut en outre entouré de douves.

Délaissé par l’armée après la Première Guerre mondiale, il abrite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’hôtel de ville de Saint-Malo. Ce dernier occupe les anciennes casernes du 18e siècle.

En 1590, les Malouins décidèrent de s’emparer du château afin d’empêcher son gouverneur d’ouvrir les portes de la ville au nouveau roi de France, Henri IV, alors protestant. La ville s’érigea en « République indépendante ». Celle-ci prit fin après la conversion du roi à la religion catholique en 1594.

C’est par allusion à cette courte autonomie, que la ville de Saint-Malo fait encore aujourd’hui flotter un pavillon particulier au point le plus élevé du château.